4.5.08

L'âme qui brule


Mon âme brûle devant l'immense oubli qui m'a retenu.

Mon âme brûle parce que l'eau qui assouvit la soif n'y est plus, les mares qui l'ont contenue sont
englouties.

Mon âme brûle d'envie et de nostalgie de toute la vie qui m'a trahie.

Mon âme brûle parce que le bonheur qui l'a soutenu a disparu.

Mon âme brûle parce que toutes les directions sont confondues.

Mon âme brûle de ne pas dire tout ce qu'il y a à dire.

Mon âme brûle devant le Ténéré qui défile comme un fil sans soutien.

Mon âme brûle parce que toute la tribu se disloque comme l'horizon qui s'ouvre sur un monde à
peine en vue.

Mon âme brûle parce que toutes les valeurs humaines ne tiennent plus.

Mon âme brûle pour trouver l'escalier qui monte droit vers les cieux.

Mon âme brûle parce qu'elle se souvient des jours meilleurs perdus. Il fait nuit dans mon âme, en
cherchant la lumière au bout du tunnel sans fond, le cri de l'âme de toute une tribu qui lutte contre la
misère et l'oubli devant les portes de l'infini.

Mon âme gémit à l'approche de l'ennemi qui coupe toutes frontières du pays qui ont bercé la
transhumance des nomades, des plaines aux dunes enchantées, moi, petite entité, j'ai cheminé
comme égaré d'une planète à l'autre toutes consumées. Ô Dieu des âmes perdues par les tempêtes
folles de vie, admire l'effort fourni par ces hommes et ces femmes qui luttent pour la survie, l'âme et
l'esprit se disputent pour ne pas tomber dans le chaos de l'oubli.

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