27.4.08

Mali:les hommes d'Ibrahim ag Bahanga font des propositions pour la sortie de la crise


Les rebelles touareg maliens, dont un groupe retient en otages 33 militaires maliens depuis mars, ont fait des propositions de sortie de crise à des émissaires du gouvernement venus à leur rencontre cette semaine dans le Nord, ont rapporté samedi des sources concordantes.

Les rebelles ont demandé "le retour à l’application des accords d’Alger et l’allègement du dispositif militaire dans la région de Kidal (Nord-Est)", a annoncé à l’AFP un des officiels maliens dépêchés pour tenter de relancer un processus de paix au point mort depuis la signature le 3 avril à Tripoli d’un protocole d’entente de fin des hostilités entre les parties.

En plus de ces exigences habituelles, les rebelles demandent "la création d’une commission d’enquête sur l’assassinat d’un officier de l’armée et d’un civil" de la communauté touareg, dont les corps ont été retrouvés le 11 avril près de Kidal, a précisé l’émissaire du gouvernement sous couvert de l’anonymat.

L’équipe de responsables maliens a rencontré cette semaine au nord de Kidal Ibrahim Ag Bahanga, chef rebelle ayant repris les hostilités le 20 mars dans le nord-est et enlevé 33 soldats maliens, ainsi que des membres de l’Alliance du 23 mai (ex-rébellion attachée à la paix), mécontents du double assassinat du 11 avril.

Confirmant ces informations, un deuxième émissaire a précisé à l’AFP que les touareg estiment que la présence de l’Algérie voisine (médiateur traditionnel entre les parties) au sein de la commission d’enquête sur les conditions de cet assassinat serait une "bonne chose pour l’impartialité de l’enquête".

"Le groupe de Ag Bahanga et les membres de l’alliance ont également demandé une réorganisation des postes de sécurité autour de la ville de Kidal, et la prise en compte de toutes leurs demandes dans les trente jours à venir", a ajouté la même source.

"Mon sentiment, c’est que si l’une des exigences trouvait des échos favorables avant un mois, le processus de décrispation devRait s’accélérer", a encore estimé le responsable.

Au moins huit personnes, dont cinq civils, avaient été tuées durant les affrontements entre l’armée et les hommes d’Ag Bahanga, intervenus en rupture avec les accords d’Alger signés en juillet 2006 pour le retour de la paix dans le nord du Mali.

Le sort des 33 militaires maliens toujours détenus par Ag Bahanga doit être réglé par un plan de mise en oeuvre du protocole d’entente de Tripoli qui attend encore d’être validé par les parties.

20.4.08

Niger:une loi contre la MNJ




Le gouvernement nigérien a fait adopter samedi une loi antiterroriste visant à combattre la menace posée par la rébellion touarègue dans le Nord désertique.

Ce texte pénalise la fabrication ou la possession d’engins explosifs, la prise d’otages, les attaques contre les moyens de transport ou encore la détention illégale de matériaux radioactifs.

Le gouvernement du Niger, pays enclavé et déshérité du Sahel qui tire l’essentiel de ses revenus de son uranium, est confronté au soulèvement du Mouvement des Nigériens pour la justice. Il s’agit d’une organisation touarègue qui a repris les armes en février 2007 dans la moitié nord pour réclamer plus d’autonomie et un meilleur partage des ressources.

Le peuple Touareg en danger


Les Touaregs sont entre 3 et 5 millions de personnes, dispersés sur cinq pays : le Niger, le Mali, le Burkina Faso, la Lybie, l’Algérie. 80% des Touaregs vivent au Niger et au Mali.

Depuis les indépendances, ce peuple nomade a été contraint d’adopter un autre mode de vie, semi sédentaire. Discriminés, marginalisés par les gouvernements qui se sont succédés, le rejet, la non reconnaissance ont créé le terreau de rébellions matées dans le sang.

Les accords de paix de 1992 au Mali et de 1995 au Niger semblaient montrer une volonté politique de trouver une solution juste à la cause du peuple touareg en l’impliquant dans la gestion des affaires tant politiques, qu’économiques ou administratives. Des frémissements de bonne volonté de la part des gouvernements ont marqué un début de respect des accords de paix, cet effort a été très vite abandonné. Ce non respect des accords de Paix aura été un des facteurs déclencheurs des rébellions qui ont surgi au printemps 2007, au Nord Niger et au Nord Mali.

Le peuple touareg est victime de la richesse de son sous sol qui est exploité depuis 40 ans par les pays du nord et en particulier par la France et depuis peu par la Chine.

Dans un très large rayon autour des mines d’uranium à ciel ouvert, toute forme de vie est anéantie par la contamination.

Les touaregs sont écrasés par le rouleau compresseur du profit et du capitalisme sauvage, spoliés dans leurs biens et leurs droits de peuple autochtone.

Le peuple touareg n’aspire qu’à vivre sur son territoire, surmonter les mutations de la société, assurer son existence et son développement en étant partie prenante de la gestion de son territoire.

Le MRAP condamne les exactions contre les populations civiles menées par l’armée ainsi que la répression et les disparitions. Il demande que toute la lumière soit faite sur les crimes commis et que les responsables soient traduits en justice.

Le MRAP s’oppose à toute offensive militaire contre le peuple touareg. Face aux rébellions qui ont surgi au printemps 2007, il n’y a qu’une solution : la négociation.

Le MRAP attend du gouvernement français et de l’Union européenne qu’ils se mobilisent pour créer les conditions d’une négociation réunissant toutes les forces d’un conflit séculaire. C’est une question de justice envers un peuple depuis trop longtemps persécuté.

Sur ces bases, le MRAP apporte son soutien au rassemblement organisé par France Libertés, l’Internationale touarègue et Tamazgua

samedi 19 avril 2008, Place du Trocadéro à Paris (Parvis des droits de l’Homme), À partir de 14h

Paris le 17 avril 2008

- Le site du MRAP !

13.4.08

La vraie version de l'assassinat du commandat Barka ag cheikh


Le 11/04/08 , à quelque 3km de Kidal et à moins d’1km du poste militaire de sécurité le plus proche , ont été découverts les corps, criblés de balles, du Commandant Barka Ag Cheick alias Barka Ag Alher et de son compagnon civil Mohamed Ag Mossa.
L’assassinat des 2hommes, incontestablement organisé et exécuté par l’armée malienne dans sa volonté de génocide du peuple touareg, a concrétisé l’atrocité et la barbarie inouïes des assassins. Pieds et mains ligotés probablement à partir du poste de sécurité par lequel les deux hommes sont passés pour respect des consignes en vigueur, les 2victimes ont été violemment projetés à terre à partir d’un véhicule autre que le leur. Puis elles ont été criblées de balles de Klaschnikov tirées à bout portant : Au moins 9 dans le dos du thorax de Mohamed Ag Mossa et au moins 17 logées dans la tête du Commandant Barka qui a eu toute la boite crânienne fracassée.
Les assassins leur ont pris leurs téléphones portables dont un Thuraya. Le véhicule des victimes a été abandonné à côté, avec l’arme et les munitions du commandant Barka.
La thèse d’un règlement de compte hors de l’armée est à écarter systématiquement car des tirs exécutés par des tiers à cette distance des nombreux postes de sécurité étouffant actuellement la ville de Kidal auraient immanquablement provoqué un mouvement rapide et massif des forces militaires basées à Kidal, ce qui n’a pas été le cas. Par ailleurs les indices et les témoignages sont nombreux qui confirment un mouvement de militaires sur les lieux de l’assassinat peu de temps avant et immédiatement après celui-ci.
En conclusion je trouve que c'est pas la mort du Commandant Barka qui fait mal mais la façon de mourir, du moment qu'il a été ligoté il ne represente plus de danger , s'il ya des soupçons sur lui il aurait du etre entendu par des services specialisés (gendarmerie ou police) pour edifier ou eclaicir tous ces soupçons et toutes ces rumeurs , aujourd'hui ceci demeure impossible et surtout à quelles conséquences . Ce qui est sur cet assasinat constitue un pas en arrière pour la paix moi entant que membre du comité de suivi j'ai pris un coup de desespoir totalpour la paix
INARILAHI WA INA ILARAJIOUNA

12.4.08

Assassinat d'un officier superieur de l'alliance


Un commandant touareg a été assassiné avant hier dans la région de Kidal au nord du Mali.
Le commandant était accompagné d’un jeune intellectuel de la région ressortissant d’une université libyenne et le fils du commandant, Le jeune diplômé, son assassinat a été survenue après avoir contacter la chaîne Aljazeera.
Apres l’échec des négociations des deux parties « du gouvernement et celle de l’ATNMC » dans la capitale libyenne ayant pour objectif l’allégement des troupes militaires au nord et la libération des détenues.
L’armée poursuit ses renforts et mène des opérations contre la population civile, intellectuelle et la nouvelle désertion de l’Alliance de 23 Mai.
Un prétexte pour Ibrahim ag Bahanga de multiplier ses attaques.

2.4.08

Rebellion Touareg:de Mano Dayak à Ibrahim ag Bahanga



Mano Dayak. Ce nom dit peu de choses à beaucoup d’enfants nigériens et maliens nés à l’orée du millénaire.

Mais c’est un nom dont la connaissance et l’évocation sont indispensables pour comprendre les rebellions touaregs au Mali et au Niger.
Alors que le rebelle Ibrahim Ag Bahanga et ses proches se retrouvent à Tripoli avec des représentants du gouvernement malien pour des négociations, énième du genre, il est loisible de s’intéresser aux origines de l’équation touarègue.
Des nomades de descendance arabe appartenant à la grande famille des berbères, les touaregs s’étaient contentés pendant longtemps de leurs conditions de passagers, se déplaçant au gré des pâturages.

Gentil et accueillant

C’était le peuple réputé gentil et accueillant, prêt à servir une bonne tasse de thé à l’hôte. Son milieu n’apparaissait pas lui être important et vivre à part n’était àses yeux rien de diminutif.
Et comme le Moïse biblique envoyé par Dieu pour l’intérêt des fils d’Israël, il naîtra au sein de ce peuple nomade une espèce d’éclaireur, un défenseur.
Et ce "défenseur", Mano Dayak pour le nommer, aiguise l’esprit d’un peuple touareg qui revendique, un peuple qui se rend compte qu’il a droit de sauvegarde sur son espace de vie.
Avec cette prise de conscience, viendra ce reflet qu’on est marginalisé et sans voix au chapitre.

Mentalité de victime

Le sentiment d’être laissé pour compte par l’Etat est un sentiment d’injustice partagé de part et d’autre de la frontière, au Mali et au Niger.
Et par une logique naturelle, c’est la naissance de cette mentalité de victime qui entraîne la révolte.
Issue d’une famille de la tribu des Ifoghas, originaire du Mali, Dayak qui reçoit une éducation occidentale se lance dans l’entreprenariat et se fait des amitiés occidentales.
On notera ses bons rapports avec le réalisateur italien Bernardo Bertolucci et avec Thierry Sabine, l’un des fondateurs du Rallye Paris-Dakar.
La fréquentation de l’esprit libre occidental lui inspire, sans doute, la volonté de justice pour son peuple.
Il crée alors la Coordination de la Résistance Armée (CRA) qui devient l’un des principaux mouvements rebelles touaregs des années 90.
En 1995, quand Mano Dayak meurt dans un accident d’hélicoptère alors qu’il décollait pour aller prendre part à des négociations avec le président du Niger d’alors, Mahamane Ousmane, il devient un mythe qui incarne le martyr de la cause touarègue