2.4.08

Rebellion Touareg:de Mano Dayak à Ibrahim ag Bahanga



Mano Dayak. Ce nom dit peu de choses à beaucoup d’enfants nigériens et maliens nés à l’orée du millénaire.

Mais c’est un nom dont la connaissance et l’évocation sont indispensables pour comprendre les rebellions touaregs au Mali et au Niger.
Alors que le rebelle Ibrahim Ag Bahanga et ses proches se retrouvent à Tripoli avec des représentants du gouvernement malien pour des négociations, énième du genre, il est loisible de s’intéresser aux origines de l’équation touarègue.
Des nomades de descendance arabe appartenant à la grande famille des berbères, les touaregs s’étaient contentés pendant longtemps de leurs conditions de passagers, se déplaçant au gré des pâturages.

Gentil et accueillant

C’était le peuple réputé gentil et accueillant, prêt à servir une bonne tasse de thé à l’hôte. Son milieu n’apparaissait pas lui être important et vivre à part n’était àses yeux rien de diminutif.
Et comme le Moïse biblique envoyé par Dieu pour l’intérêt des fils d’Israël, il naîtra au sein de ce peuple nomade une espèce d’éclaireur, un défenseur.
Et ce "défenseur", Mano Dayak pour le nommer, aiguise l’esprit d’un peuple touareg qui revendique, un peuple qui se rend compte qu’il a droit de sauvegarde sur son espace de vie.
Avec cette prise de conscience, viendra ce reflet qu’on est marginalisé et sans voix au chapitre.

Mentalité de victime

Le sentiment d’être laissé pour compte par l’Etat est un sentiment d’injustice partagé de part et d’autre de la frontière, au Mali et au Niger.
Et par une logique naturelle, c’est la naissance de cette mentalité de victime qui entraîne la révolte.
Issue d’une famille de la tribu des Ifoghas, originaire du Mali, Dayak qui reçoit une éducation occidentale se lance dans l’entreprenariat et se fait des amitiés occidentales.
On notera ses bons rapports avec le réalisateur italien Bernardo Bertolucci et avec Thierry Sabine, l’un des fondateurs du Rallye Paris-Dakar.
La fréquentation de l’esprit libre occidental lui inspire, sans doute, la volonté de justice pour son peuple.
Il crée alors la Coordination de la Résistance Armée (CRA) qui devient l’un des principaux mouvements rebelles touaregs des années 90.
En 1995, quand Mano Dayak meurt dans un accident d’hélicoptère alors qu’il décollait pour aller prendre part à des négociations avec le président du Niger d’alors, Mahamane Ousmane, il devient un mythe qui incarne le martyr de la cause touarègue

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